Oran Aujourd'hui

L’heure des bilans et de l’assainissement

Plusieurs dizaines de familles, exclues de la dernière opération de relogement des occupants de bidonvilles dans la commune d’Es-Senia, ont exprimé leur colère et leur désarroi devant les portes du centre culturel de la cité Al Mouhajirine où ils devaient déposer leurs demandes de recours.
« Nous avons passé la nuit dehors, et nous n’avons pas où aller… nous avons nous aussi le droit d’être relogés… et nous demandons des explications aux responsables », ne cessaient de crier les protestataires non retenus sur les listes de bénéficiaires de l’opération dite de relogement.
« Nous sommes les plus anciens au bidonville le CUMO, moi-même j’ai 17 ans et je suis né ici dans ce bidonville», lance un jeune homme qui avait du mal à maîtriser sa colère. Pour ceux qui connaissent l’historique de cette vieille cité universitaire devenue «bidonville CUMO», les propos de certains contestataires des listes de relogement semblent abusifs, voire mensongers, même s’ils s’inscrivent dans une logique de conquête d’un logement social par tous les moyens.
Certains, après vérification des dossiers, ont été définitivement exclus des listes de demandeurs car ils étaient déjà inscrits dans un autre programme d’affectation de logement dont l’AADL et le LPA dans d’autres wilayas. Tous les autres recours des familles se déclarant sans logement ont été enregistrés, en attendant «de trouver une solution à leur situation».
Il faut néanmoins noter que le mouvement de colère et de protestation a été efficacement géré et encadré par le dispositif sécuritaire mis en place pour empêcher tout dérapage ou débordement. Il faut bien admettre que contrairement à un passé récent, les pouvoirs publics semblent bien plus à l’aise pour gérer les tensions et les flambées de colère en gestation nourries par la crise du logement. Il fut un temps où des manifestants, hommes, femmes et enfants bloquaient la circulation routière ou les rails du tramway pour dénoncer un retard ou une injustice dans une opération d’affectation de logements.
A l’époque, l’Etat, perçu comme un simple instrument de répression et de partage mafieux de la rente pétrolière, ne cessait d’être ciblé et fragilisé par ceux qui voulaient discréditer et anéantir la moindre volonté de réforme et de changement. Aujourd’hui il faut bien admettre que les choses commencent à changer en faveur de plus de sérieux et de crédibilité dans la conduite des affaires publiques. Un peu à l’image des actes et des propos du wali d’Oran qui n’hésite pas à dénoncer les défaillances et les dérives sans aucun tabou ni concession.
Qu’il s’agisse des bidonvilles, du Mouloudia d’Oran ou de la gestion communale, l’heure est désormais aux bilans, au travail et à l’assainissement …
Par S.Benali

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