Promotion du tourisme et… environnement délabré

La dégradation de l’environnement à Oran demeure à ce jour la grande préoccupation de bon nombre d’Oranais révoltés par l’état des lieux dans leurs quartiers ou leurs grandes cités d’habitat.
Beaucoup, sur les réseaux sociaux, expriment souvent leur fierté devant les belles images prises ici et là sur les principales façades urbaines.
Oran, la ville moderne, belle et attractive, ne cesse en effet de nourrir les slogans et les discours sur une présumée promotion réussie du tourisme dans tous ses segments.
Il est vrai que la ville recèle d’énormes potentialités touristiques, grâce à un fabuleux patrimoine architectural, historique et culturel.
Mais il serait bien naïf de croire que le développement du secteur du tourisme peut être assuré par la seule vision de la baie d’Oran à partir de Santa Cruz, par une simple balade au front de mer, par une visite des vieux quartiers de Sidi El Houari ou de la Calère en quête éternelle de restauration et de restructuration ou encore moins par une baignade sur l’une des plages polluée par les bidonvilles et les eaux usées.
Durant le mois de septembre dernier la ville d’Oran a accueilli quelque 500 touristes américains qui effectuaient une croisière à travers la Méditerranée.
Durant leur court séjour, certains se sont rendus à Alger pour visiter la capitale et d’autres ont emprunté les itinéraires touristiques proposés pour découvrir la ville d’Oran.
Faut-il pour autant croire et affirmer abusivement que la cité oranaise serait désormais installée en «destination privilégiée» dans le marché touristique international ? Là où l’attractivité touristique se mesure en millions de visiteurs par an, certains acteurs locaux s’auto-félicitent d’un présumé triomphe remporté après l’arrivée de quelques américains sur le sol oranais.
Il est vrai que la ville d’Oran se distingue par son aspect urbain remarquable, ses nouvelles infrastructures modernes, ses universités, et son activité économique, commerciale et sociale favorisant l’essor d’un tourisme d’affaires grâce à l’organisation de manifestations économiques, d’expositions de séminaires, et autres actions attirant des professionnels dans divers secteurs.
Il est également heureux de constater que la ville d’Oran a bénéficié d’un vaste programme de réalisation d’infrastructures hôtelières permettant la promotion du tourisme dans la région.
Mais les sites et monuments, les plages, les forêts récréatives, les hôtels et complexes récréatifs, les installations et les investissements dédiés à la promotion du produit touristique, ne suffisent pas à eux seuls à installer la capitale oranaise au rang des destinations les plus attractives.
Tant il est vrai que beaucoup reste encore à faire et à améliorer en matière de gestion et de valorisation des sites et monuments, de fonctionnement des infrastructures, de qualité des prestations, d’entretien et d’embellissement urbain, de changement de mentalités et de comportements, et bien d’autres facteurs importants permettant d’installer vraiment la ville d’ Oran dans un statut de ville moderne et attractive.
Tout le reste n’est que culture des illusions…
Par S.Benali