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SAISON ESTIVALE:
Quelle incidence sur la fiscalité locale ?

Théoriquement, à la clôture de chaque saison estivale, l’heure est au bilan dans le QG des APC notamment celles situées dans des zones balnéaires, à l’instar d’Aïn El Türck et ses communes limitrophes ou encore, celles de la corniche Est, soit Arzew et ses annexes.

Le bilan consiste à faire un dia gnostic sur la réussite ou non de la période estivale sur les plans de l’accueil, l’organisation et autre, mais surtout et principalement, sur le plan de la fiscalité. Il serait peut-être un peu tôt, répliqueront certains, pour faire une évaluation même approximative de la situation, car il faudra attendre la rentrée sociale et avoir toutes les ressources humaines disponibles pour prétendre entamer l’opération, certes. Toutefois, et la question qui se pose, et qui revient chaque année d’ailleurs, consiste à savoir, si, pour parler de l’APC d’Aïn El Türck, souvent prise comme baromètre, tous les mécanismes ont été au préalable, mis en place pour assurer et s’assurer une belle rentrée fiscale.
La trésorerie locale, un des principaux enjeux dans la gestion communale, et dont elle représente la colonne vertébrale, affiche-t-elle son satisfecit ? Autrement dit, cette saison estivale a-t-elle été profitable au point de renflouer quelque peu ses caisses ? Ou bien, elle devra, comme à l’accoutumée, se satisfaire, des squelettiques recettes fiscales prélevées çà et là, chez des commerçants déjà anémiés par le manque à gagner durant la saison basse ou encore lors de la longue traversée pandémique qui a consumé le plus téméraire d’entre eux ?
Les questions s’enchaînent dans un sens logique dans la mesure où, il est malheureusement rapporté, une déperdition dans la fiscalité locale, faute de recettes, en raison de l’informalité qui gangrène l’économie locale et des pratiques qui s’exercent hors des règles et ce, en totale contradiction avec le cadre réglementaire et institutionnel. Tout le monde s’accorde à dire que la saison estivale 2022 a été exceptionnelle à Aïn El Türck, pour avoir connu, et continue d’ailleurs de le connaître, une affluence jamais égalée. Près de 13 millions d’estivants, dont plus de la moitié pour un séjour, qu’il a fallu héberger et nourrir.
L’insuffisance des structures d’hébergement, une carence souvent décriée, a automatiquement ouvert une voie royale à l’informel qui s’est retrouvé, heureux de l’aubaine, à pallier cette défaillance, et offrir ses services, discutables ou pas. La location dite à la « cubaine », soit chez le particulier, s’est accaparée la grosse part du marché, sans qu’elle ne soit soumise à aucune imposition fiscale. Dans d’autres pays, l’activité est strictement réglementée puisque le client est astreint à s’inscrire auprès d’une agence agréée par l’Etat, pour louer chez un particulier. Une taxe est ainsi reversée par l’agence à la trésorerie locale. Pareil pour le transport des usagers et des touristes, comme cité dans un précédent article, il est fait appel à des propriétaires de véhicules, préalablement sélectionnés et inscrits dans un fichier communal pour pallier à l’insuffisance des transporteurs, contre le versement d’une taxe qui va renflouer les caisses de la trésorerie communale. Pour ne rester que dans le cas d’Aïn El Türck, le nombre de transporteurs clandestins a dépassé celui des taxis agréés.
Des vacanciers, en séjour dans la commune, se sont même mis de la partie, en faisant le «clando» le soir venu, histoire d’amortir les dépenses.
L’on ne conclura pas sans préciser que si trésorerie communale et par-delà, l’APC, ne tire malheureusement pas profit de ses gisements fiscaux, le contribuable, imposé jusque dans sa facture de gaz et d’électricité, est le grand perdant dans cette affaire, dans la mesure où, l’imposition fiscale dont il fait l’objet, est destinée à l’entretien de la voirie et de l’éclairage public ainsi que l’enlèvement des ordures, dont d’autres profitent allégrement, autrement dit, il paie pour les autres, alors qu’en retour, il récolte d’un cadre de vie désuet et d’une envolée odieuse des prix des produits de consommation durant la période estivale, sans parler des sempiternels problèmes de coupures d’eau ou d’énergie.
Il serait judicieux, dès cette rentrée sociale, de plancher sur les mécanismes de formalisation de certains segments de l’activité économique versés dans l’informel, pour rétablir la fiscalité locale dans sa normalité.
Karim Bennacef

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