Sans gloire ni honneur
De plus en plus au Maroc une colère sourde est en train de traverser toutes les classes populaires du royaume. Le fossé entre gouvernants et gouvernés ne cesse de se creuser face à un désintérêt manifeste du gouvernement Akhannouch aux doléances d’une population dont les conditions sociales se détériorent de plus en plus.
Rien ne semble réunir, de quelque manière que ce soit, la stratégie du régime du Makhzen et les aspirations du peuple marocain. Même sur le plan international, la rupture est déjà consommée, notamment en ce qui concerne la question palestinienne. Alors que le régime a fait le choix de pousser le processus de normalisation avec l’entité sioniste jusqu’à contribuer à l’effort de guerre du sinistre Netanyahou qui massacre les civils palestiniens, en permettant à ses navires de guerre d’accoster aux ports marocains, le peuple, lui, multiplie les manifestations contre cette normalisation faisant face à une répression sauvage des services de sécurité du Makhzen.
Sur le plan social, les grèves et les manifestations de colère ont touché tous les secteurs sans exception. Étudiants, médecins, enseignants, transport et même la justice ont vu les mécontents de la politique du gouvernement Akhannouch sortir dans la rue pour crier leur colère et leur ras le bol face à une paupérisation qui semble être la boussole de cet exécutif dont les membres ne s’occupent plus que de se remplir les poches, d’exceller dans la rapine et de s’enrichir en instaurant la corruption comme modèle suprême de la gouvernance.
L’autre drame qui fait la Une dans ce pays en pleine dérive, c’est la situation catastrophique à laquelle font face les sinistrés du séisme de la région du Haouz. Un an après ce tremblement de terre qui a frappé la région en septembre 2023, la plupart des habitants n’ont pas pu reconstruire leurs maisons et doivent faire face au froid, au vent et à la pluie sans que leurs doléances ne soient satisfaites par des autorités très peu enclines à venir réellement en aide à une population touchée au plus profond de sa chaire.
Un rapport de Transparency Maroc relève «des difficultés de mise en œuvre, de transparence et de cohérence, autant de signes d’une gestion défaillante, qui a caractérisé la première année après le séisme, et qui s’étend aux domaines de la santé, de l’éducation et autres… Un an après le tremblement de terre, les logements achevés ont un chiffre très faible, à peine 1,7% de l’objectif, et qui montre l’échec du programme de reconstruction au cours de la première année». Sur le plan sanitaire le même rapport révèle que la situation “était très difficile avant le séisme et qu”elle est devenue très compliquée après, enregistrant un taux élevé de maladies infectieuses parmi la population en raison de conditions de vie inadaptées dans les tentes».
Un tableau sombre dans un pays où les décideurs ont tourné le dos à leur peuple et vendu le pays aux puissances étrangères. Sans gloire et sans honneur.
Par Abdelmadjid Blidi