EDITO

Un grand projet historique pour le Sahel

L’Arabie Saoudite qui a récemment reçu le ministre des Affaire étrangères, Ramtane Lamamra, la France qui tient absolument à recoller les morceaux avec l’Algérie, après «la gaffe» de son président et les Etats Unis qui ont toujours montré un intérêt à la coopération sécuritaire avec notre pays admettent très aisément que plus riche, plus stable et plus proche du modèle démocratique universellement admis, l’Algérie passe pour être le seul véritable garant de la stabilité dans la région d’Afrique du nord et du Sahel. L’ensemble de ses hôtes qui ont défilé l’un après l’autre à la présidence de la République tiennent exactement le même discours, à savoir que l’Algérie est un acteur incontournable sur la scène régionale.
Tous disent également leur disponibilité à écouter l’Algérie et travailler dans le sens de la paix dans la région de l’Afrique du nord et du Sahel. Mais c’est à ce niveau que les choses se compliquent justement. Au moment où l’Algérie appelle clairement au respect de la souveraineté des Etats, les Occidentaux donnent l’impression de ne pas s’en soucier. La pression qu’exerce la France sur la CEDEAO pour piéger le gouvernement malien en lui imposant des sanctions, disons-le, incompréhensibles, illustre parfaitement le peu d’intérêt qu’accordent les puissants aux véritables aspirations des peuples de la région. Ces derniers veulent vivre dans leurs pays souverains. Cela ressemble beaucoup plus à un vœu pieu qu’à autre chose, à voir l’attitude du bloc occidental des pays du Conseil de sécurité de l’Onu, qui agissent avec une certaine légèreté lorsqu’il est question d’Africains.
Ce qui cloche dans l’attitude des Occidentaux c’est qu’ils feignent ignorer que la vision algérienne diverge fondamentalement avec la leur. En se donnant comme doctrine de ne jamais imposer ses points de vue à un pays indépendant, l’Algérie affiche clairement une approche basée sur le respect de la souveraineté des peuples. Partant de ce principe, le règlement des conflits procède d’une logique claire, à savoir que la solution doit venir à travers la consolidation des institutions nationales des nations africaines. C’est ce que veulent absolument éviter les Occidentaux pour pouvoir poursuivre le pillage des richesses du continent noir.
Il y a là une contradiction majeure, mais qui est paradoxalement porteuse d’espoir pour les pays du Sahel. Il leur suffirait de se rapprocher d’Alger, de constituer un vrai front contre l’ingérence pour donner des chances de stabilité à la région. Ce n’est certes pas facile à réaliser, mais la voie existe et l’Algérie est là et est assez forte pour porter ce grand projet historique.
Par Nabil.G

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