Les tensions géopolitiques et la crise ukrainienne ont ravivé les craintes sur l’avènement de crises alimentaires et la pénurie de produits alimentaires et agricoles de large consommation. L’impact s’est fait déjà ressentir sur les prix sur les marchés internationaux, entraînant ainsi une hausse des prix au niveau local.
Pour réduire cet impact, les autorités ont décidé de mettre en place un dispositif de soutien et d’appui à la production agricole notamment ceux dits stratégiques, à savoir les céréales et le lait. L’objectif de cette démarche est d’amoindrir les coûts sur les producteurs et les consommateurs suite à la flambée des prix des produits stratégiques sur les marchés mondiaux.
Le chargé de la direction de régulation et du développement des productions agricoles au ministère de l’agriculture, Zoubar Ali, lors de son intervention hier sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, a détaillé les dispositifs des autorités qui ont été engagés dans ce sens.
«Effectivement, il y a une flambée des prix à l’international où toutes les matières premières qui ont connu une hausse dans leur facturation dont principalement les céréales et le lait», a-t-il signalé. Et d’ajouter : «Nous assistons à une augmentation effrénée des prix des produits à l’international à cause de plusieurs facteurs dont la crise entre l’Ukraine et la Russie». M. Zoubar cite aussi comme facteurs de la hausse des prix des produits stratégiques la pandémie du coronavirus et les changements climatiques.
Pour faire face à l’envolée des prix, il a indiqué que le ministère de l’Agriculture a pris toutes les dispositions nécessaires pour s’acclimater avec ce nouveau contexte mondial. «Notre département ministériel suit d’une façon permanente l’évolution du marché, notamment celui des céréales et du lait», a-t-il déclaré. M. Zoubar a affirmé aussi qu’une note de conjoncture est élaborée pratiquement chaque semaine. Il a tenu à rassurer quant à la disponibilité en Algérie de réserves suffisantes en blé. «L’Office Algérien Interprofessionnel des Céréales (OAIC) a ses clients et sa part dans le marché mondial», a-t-il assuré. Le même responsable a indiqué également que le changement du cahier des charges de l’OAIC par le ministère a permis de trouver facilement le produit à l’international au moment voulu, en augmentant la liste des fournisseurs sans trop d’exigences comme c’était le cas avant.
Concernant la production céréalière locale, il a indiqué que la campagne de moisson-battage est lancée dans le Sud du pays et s’étalera jusqu’au mois de juin au Nord. Il a affirmé que des mesures visant essentiellement à collecter toute la récolte ont été prises lors de cette campagne de moisson-battage. «Il y a tout un travail d’accompagnement qui est en train de se faire, notamment avec nos collègues du ministère de l’Intérieur.
Ce qui va, d’ailleurs, nous permettre de collecter presque la totalité de la production, contrairement aux années précédentes. C’est un peu la particularité de cette campagne», a-t-il déclaré. Il a fait savoir dans ce sillage que le ministère de l’Agriculture escompte obtenir une récolte de 2.2 millions de tonnes de blé tout confondus pour l’année en cours.
«Nous aurons une bonne récolte en blé dur qui est, d’ailleurs, le plus cher à l’international ; nous allons ainsi diminuer en valeur les importations», a-t-il ajouté.
Samir Hamiche