Oran Aujourd'hui

Relogement de familles sinistrées en attente de logement depuis des années…

Une dizaine de familles occupant un ancien établissement scolaire, l’école Tahar Tenazet dans le quartier d’Eckmühl, ont été enfin relogées la semaine dernière au pôle urbain de Oued Tlélat. Un relogement attendu depuis 2008 par ces familles hébergées dans l’urgence dans ces classes scolaires pour une durée qui ne devait pas dépasser un mois. Ces familles ont été transférées en 2008 dans cette école, fermée en 2006 en raison de la présence d’amiante dans la construction. Les salles de classe, transformées depuis en semblants de logements, étaient dans un état de délabrement avancé. Cette opération de relogement, pilotée par le chef de daïra lui-même et le maire d’Oran, a fait l’objet de publications élogieuses sur les réseaux sociaux, mais aussi de nombre de questionnements et de commentaires critiques envers l’ancien mode de gestion des affaires locales.

Comment comprendre en effet que l’on puisse attendre toute une décennie avant de reloger des familles sinistrées et remises en danger dans une école infectée par l’amiante et initialement programmée pour une démolition? Suite aux récentes opérations enfin menées pour reloger plusieurs familles vivant depuis des années dans dans un habitat délabré, insalubre et à fort risque d’effondrement dans les quartiers de Haï Oussama et Delmonte, beaucoup se demandent pourquoi ces actions n’ont pas été inscrites au même registre des priorités accordées à l’éradication d’anciennes structures clochardisées et transformées en bidonvilles comme celui de l’ancienne résidence universitaire «CUMO» à Es-Sénia ? Comment décide-t-on au niveau local de choisir les sites et de classer les interventions selon tel ou tel ordre prioritaire ? Autant d’interrogations posées par des commentateurs qui citent des exemples de sites d’habitation précaire oubliés ou depuis longtemps ignorés.

En matière de stratégie globale d’’éradication des bidonvilles, de relogement des occupants, et d’aménagement des espaces urbains ciblés, les observateurs avisés ne cessent de pointer du doigt des écueils et des paradoxes pénalisant les projets. A l’image du fameux grand projet de restructuration urbaine des anciens quartiers de bidonvilles de Ras El Ain et des Planteurs. Un projet qui ne voit toujours pas le bout du tunnel. Certes il est vrai que durant ces six ou sept dernières années des avancées ont été enregistrées en termes de démolition de constructions précaires et de récupération d’assiettes foncières importantes. Quand on sait que depuis septembre 2021, pas moins de 30.000 logements toutes formules confondues ont été distribués et que plusieurs bidonvilles ont été démolis et leurs occupants relogés, on ne peut que s’interroger sur la persistance de ces nombreux cas isolés de familles vivant depuis plusieurs années le calvaire de l’habitat précaire et insalubre.

Faisant preuve d’un pragmatisme bien utile à la résolution du calvaire vécus au quotidien par des familles en attente de toit décent depuis des années, le nouveau wali d’Oran semble engagé à prendre en charge rapidement tous les vieux dossiers et les vieilles doléances, tout en veillant à ce que les opérations et les programmes lancés ne profitent qu’aux bénéficiaires remplissant les critères exigés et vérifiés après enquête sociale approfondie.

Par S.Benali

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