Oran Aujourd'hui

La marginalisation des élites intègres et compétentes

Comment améliorer les recettes fiscales, accélérer le processus de recouvrement des taxes, et renflouer les caisses de la commune ? C’est bien là un dossier crucial qui reste posé depuis toujours sur la table des différents responsables communaux qui se sont succédé au chevet de la mairie d’Oran. Un dossier qui chaque année revient à la Une de l’actualité locale sans pour autant trouver de remèdes et de solutions durables. A son tour, le Président en poste à l’APC vient de reformuler des instructions aux différents services concernés afin de dynamiser les actions et les procédures de recouvrement des taxes. Mais contrairement à certains de ses prédécesseurs qui avaient pris ce dossier à bras le corps, le gestionnaire municipal en place semble simplement « contraint » de répondre aux exigences d’un wali soucieux de remettre de l’ordre dans la gestion des affaires municipales. Un wali bien décidé à prendre les sanctions extrêmes de limogeage des maires et de gel des assemblées communales comme ce fut le cas jeudi dernier pour l’APC de Hassi Bounif.
Le wali d’Oran M. Saïd Sayoud avait en effet plusieurs fois réitéré ses instructions relatives à la relance du processus de perception des taxes, jugé très insignifiant. Lors d’une récente réunion de l’exécutif, le wali avait exigé des maires et des responsables de services concernés des rapports précis et explicatifs expliquant en détails les raisons à l’origine de ces déséquilibres financiers des communes et de leur «incapacité» à lancer une stratégie efficiente permettant à l’APC de renflouer ses caisses . Tandis que les dépenses municipales n’ont pas cessé d’augmenter, les recettes sont restées au même niveau de stagnation, et ont même dans certains cas diminué pour d’obscures raisons liées à un certain laxisme et renoncement dans la prise en charge de cette mission. Très récemment, le wali lui-même avait fait allusion à certains acteurs véreux intervenant dans les procédures et le choix des entreprises retenues pour des projets et opérations d’entretien et de maintenance des infrastructures communales. Il est vrai que la gestion des dépenses pour la prise en charge des écoles, des rues, des trottoirs, de la voirie, des stades municipaux, des jardins, des espaces verts, des mosquées et bien d’autres registres semble souvent plutôt opaque et aléatoire, compte tenu en tout cas des appréciations négatives et des colères refoulées d’une majorité d’habitants dénonçant la clochardisation avancée du tissu urbain… Les discours et les réunions autour des mécanismes de recouvrement des recettes communales et d’amélioration de la gestion financière de l’APC ne servent strictement à rien, sans la mobilisation et l’implication sincère des agents et des élites intègres et compétentes au sein de la collectivité locale…
Par S.Benali

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