Oran Aujourd'hui

La prolifération constante des constructions illicites

Selon un responsable municipal à l’APC de Bir el Djir, plus de 200 constructions illicites ont été démolies en moins de deux mois à travers le territoire de la commune. Des constructions anarchiques formant des bidonvilles destinés le plus souvent à la vente illégale à des familles en quête de logement venant parfois de wilayas éloignées.

Malgré les efforts indéniables menés par les pouvoirs publics pour éradiquer le phénomène, les constructions illicites annonçant la naissance d’un bidonville poussent comme des champignons dans la wilaya oranaise. Une région devenue attractive et particulièrement ciblée par des réseaux mafieux en tout genre activant sur tous les créneaux de trafics, y compris celui du « relogement» des occupants de baraques de bidonvilles ou de vieilles bâtisses du vieux bâti inscrites à la démolition.

Et on a appris la semaine dernière que pour mettre un terme à ce fléau, les autorités locales ont mis en place un dispositif de prévention et de surveillance des sites potentiels pouvant être ciblés par des squatteurs ou des «constructeurs» de baraques illicites qui permettront notamment de débusquer et de démanteler des réseaux à l’origine de la prolifération des bidonvilles et des constructions illicites.

Des bidonvilles, affirme-t-on, qui ne peuvent plus en aucun cas justifier une décision d’attribution d’un logement social qui reste destiné aux franges les plus démunies de la population locale. Un discours qui draine cependant un lot de paradoxes et d’interrogations autour de cette équation du «relogement» des mal-logés.

Les occupants de bidonville ou d’habitations menaçant ruine, réellement dans le besoin et recensés dans les délais impartis bénéficient chaque année de nombreux programmes de relogement lancés par les pouvoirs publics à travers la wilaya.

Chaque année, des chiffres et des statistiques de réalisation et de livraison de logements destinés à la résorption de l’habitat précaire, le RHP, sont annoncés par le discours officiel sans pour autant atténuer quelque peu la courbe de croissance infernale de la demande et des besoins. Des besoins qui concernent non seulement les mal-logés squattant le vieux bâti et les bidonvilles, mais également les modestes familles partageant un logement exigüe avec leurs enfants nouvellement mariés ou qui rêvent de fonder un foyer.

Dans certaines grandes cités d’habitat, comme celles de la zone USTO, on entend souvent des jeunes mariés, partageant un F3 avec leurs parents, déclarer à leur entourage qu’ils ont l’intention d’aller «louer ou acheter une baraque dans un bidonville» tant ils ont perdu l’espoir d’avoir un jour une réponse positive à leur demande de logement social déposée auprès des services concernés.

Fatalement, face à la hausse de la demande, l’offre ne peut qu’augmenter, accentuant la prolifération des constructions illicites sur les terres domaniales, les zones forestières et même sur des enclaves urbaines insoupçonnées…

Par S.Benali

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