EDITO

L’amorce d’un profond changement

Jamais de mémoire et d’histoire nous n’avons été autant bombardé d’informations sur un conflit entre deux pays comme nous le sommes avec le conflit russo-ukrainien. On est, quotidiennement, en face de centaines d’ informations qu’égrènent sans discontinuer les chaînes info occidentales.
Mais en réalité on est loin d’être informés. Car toutes ces informations sont minutieusement canalisées avec le but évident de nous désinformer. Les rôles sont bien distribués. Il y a d’un côté, les méchants que sont les Russes et leur président Vladimir Poutine, et de l’autre les gentils que sont les Occidentaux et leur chef Joe Biden. A partir de là, on noircit le trait pour les premiers et on le blanchit pour les deuxièmes. Donc tout ce qu’on nous sert à longueur de journée ne répond qu’à cette unique logique.
Autrement dit, pour l’objectivité, il faut repasser. Quand les troupes de Poutine attaquent, on crie aux crimes de guerre, et quand ils décident de permettre aux civils de sortir des zones de guerre, on parle de défaite. On est en quelque sorte juge et partie, foulant au sol les moindres règles du journalisme impartial. Les héros sont toujours Biden, Zelensky, Macron, Scholz et tous les leaders occidentaux. Et les méchants Poutine, ses généraux et aussi Xi Jinping. Ce dernier qui n’a rien demandé fait face à des pressions insoutenables de tout le monde occidental avec ses leaders, ses penseurs et ses médias pour se ranger contre Moscou et soutenir l’Occident, lui refusant ainsi son droit à la neutralité.
En réalité, ce qui inquiète le bien-pensant monde occidental, c’est de voir sa force et sa suprématie balayées par la force militaire russe et la force économique chinoise. Tout le problème est là pour un Occident qui se sait en décadence et qui lutte, avec tous les moyens, y compris les plus abjects et avec tous les mensonges, pour garder cette suprématie sur le monde qui le fuit depuis des années déjà.
La campagne médiatique à laquelle nous assistons depuis le début de ce conflit est en grande partie nourrie par cette question existentielle du monde occidental. C’est celà le fond de toutes ces dérives, ces manipulations et ces mensonges qu’on nous assène depuis un peu plus d’un mois. C’est un peu les dernières tentatives, désespérées, il faut en convenir, d’un Occident qui coule et qui perd le contrôle qu’il a toujours eu sur le reste du monde. Car au fond, toute la planète sait que quelle que soit l’issue de ce conflit, la carte géostratégique mondiale n’aura rien avoir avec l’avant 24 février 2022. L’unipolarité qui a prévalu jusque-là vit ses derniers souffles, il y aura un rééquilibrage des puissances, mais surtout l’émergence concrète cette fois d’un très puissant mouvement des non-alignés.
Par Abdelmadjid Blidi

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