Prime aux exportations hors hydrocarbures

Les statistiques rendues publiques par ALGEX concernant les exportations hors hydrocarbures confirment, si besoin, le virage économique entamé par l’Algérie. Même si l’on n’est qu’au début du processus et que les chiffres gagneraient à être sérieusement consolidés les prochaines années, il est clair que le pays est sorti de la logique de l’import pour l’import. Cette activité, jadis au cœur du système économique national, est en passe de céder le terrain à une vision plus saine qui met l’export des biens et services algériens au centre de la nouvelle vision. En cela, il y a lieu de relever la satisfaction de l’opinion nationale de constater des progressions de l’ordre du 100% d’exportation pour certaines filières. Des signaux clairs sont donc envoyés à destination des opérateurs économiques engagés dans le processus de diversification économique. Et c’est à ce niveau que doit s’opérer le véritable saut salutaire. A l’origine de la performance de tout commerce extérieur, il y a bien entendu un paysage économique national véritablement orienté vers la production. Il est impératif de multiplier le nombre d’intervenants-producteurs pour mettre un maximum de produits algériens dans les ports en partance pour l’étranger.

Les Algériens qui voient le made In Algeria trouver preneur en Afrique, en Asie et en Europe ne sont pas peu fiers de cette percée de leur pays. Après des décennies de tentatives infructueuses de hisser les exportations hors hydrocarbures à des niveaux acceptables, l’opinion nationale en était arrivée à perdre espoir de voir l’Algérie sortir de la rente pétrolière. Pendant toutes ces années, il était difficile de trouver un citoyen qui donnerait du crédit à la capacité de l’économie de son pays à se frayer un chemin à l’international. Le pétrole et le gaz étaient les seules ressources exportables.

Aujourd’hui la lueur d’espoir est largement justifiée par trois années consécutives de forte hausse des exportations hydrocarbures. Et ce qui fait plaisir dans les statistiques d’Algex, tient à la grande diversité des produits candidats à l’export. Une large palette de filières montre une ambition certaine. Les niveaux ne sont pas extraordinaires, mais leur visibilité suffit à pousser l’Etat à fructifier sur cette base, si petite soit-elle. Les intervenants dans le commerce extérieur devront absolument confirmer ce changement de posture face au marché international et passer à l’offensive avec la confiance qu’il faut et le soutien dont ils bénéficient déjà. Cette étape est, faut-il le souligner, est en application et la volonté politique franchement exprimée par le président de la République Cette façon de voir l’économie devrait être une constante dans le discours et de la pratique des tous les acteurs politiques, sociaux et économiques du pays.

Par Nabil.G