Un marché à repenser

Quinze jours après le début du mois de Ramadhan, la mercuriale n’a pas connu de stabilisation. En effet, la plupart des produits connaissent toujours une hausse des prix de plus en plus difficile à surmonter pour les ménages. A cela s’ajoutent des rumeurs incessantes de pénuries touchant différents produits qui vont de la semoule au sucre.
Un état de fait qui crée encore plus de panique et déboussole totalement les habitudes de consommation des Algériens. Cette frénésie à consommer au-delà de ses besoins réels complique de manière inhabituelle un marché déjà bien secoué par une rareté assez longue de l’huile de table. Cette peur injustifiée des ménages quant à la rareté et même la pénurie réelle ou supposée de ces produits alimentaires rend le contrôle ou tout simplement la régularisation du marché quasi impossible.
Le recours aux marchés de proximité, il faut le reconnaître, n’a pas réussi à aplanir ce marché fou. Ces chaînes interminables pour se procurer un bidon d’huile de table, un sachet de lait ou un plateau d’œufs, donnent l’effet inverse des objectifs arrêtés par les décideurs. La solution est clairement ailleurs, et face à ce dérèglement sans précédent, il faut sûrement revoir ou même reporter certaines décisions prises dernièrement et ce jusqu’à la stabilisation totale du marché.
La spéculation, les rumeurs et les prix élevés ont eu raison des habitudes de consommation des Algériens. La pente paraît bien difficile à surmonter quand on voit tous ces éléments s’abattre d’un seul coup sur un marché déjà bien asphyxié. Pourtant à voir les différents chiffres communiqués par les pouvoirs publics, la quasi-totalité des produits est en quantité plus que suffisante pour la consommation interne. Donc fatalement il existe un dysfonctionnement quelque part. Un dysfonctionnement qu’il faut détecter et corriger au plus vite pour éviter de voir le marché sombrer dans l’anarchie totale, et plus grave encore voir cette fausse pénurie s’installer pour une longue période encore.
La frénésie et la fièvre acheteuse qui se sont emparées des Algériens ne peuvent s’ estomper qu’avec une étude sérieuse et approfondie du marché national, et surtout une coordination des plus étroites entre les deux départements que sont l’agriculture et le commerce qui ont en charge la gestion de la production et du contrôle du marché.
Par Abdelmadjid Blidi