Le déshonneur ultime

Alors que des milliers de Palestiniens sont en train d’être assassinés par les israéliens, les Français ou plutôt leurs gouvernants, leurs élites et leurs classes politiques ont décidé de marcher pour dénoncer l’antisémitisme. Cette marche initiée par Gérard Larcher président du sénat et la présidente présidente de l’assemblée nationale, Braun-Pivet qui « est allée camper à Tel Aviv pour encourager le massacre des Palestiniens»,  pour reprendre les propos de Jean Luc Mélenchon, au moment où des tonnes de bombes pleuvent sur la tête d’innocents enfants Ghazaouis, est une farce qui cache en réalité le soutien inconditionnel des politiques français à Israël et leur complicité dans le génocide en cours en Palestine.

Le timing, l’opportunité d’une telle marche renseignent sur les vrais positionnements d’une élite occidentale qui n’a même pas eu la décence d’attendre que les Palestiniens puissent enterrer leurs enfants, encore rangés par des milliers dans leurs linceuls blancs, attendant le dernier baiser d’une mère éplorée au coeur dévasté à jamais.

L’ antisémitisme comme toutes les manifestations de haine et de racisme n’ont pas droit d’exister dans aucune société. Mais pourquoi alors ne pas reconnaître cette haine montante de l’Arabe, cette islamophobie de plus en plus insoutenable et inadmissible, mais qui semble soeir à ces mêmes marcheurs du dimanche dernier. Cette surenchère et cette course à défendre le juif contre l’arabe a connu son summum quand un parti au passé fasciste, reconnu et assumé, monte sur ses quatre chevaux pour défendre les juifs de France. Quand un parti comme le Rassemblement National devient le premier opposant à l’antisémitisme, on comprend toute la supercherie de cette marche de la honte.

Ceux qui ont marché, l’ont fait surtout par haine à l’Arabe. Tous en réalité ont marché sur le corps frêle de ces enfants de Ghaza massacrés par une armée sionistes qui n’a pas fini d’assouvir une vengeance bestiale contre une population civile désarmée, livrée à elle même et privée depuis de longues semaines de nourriture, d’eau, d’électricité, de soins et de médicaments.

Des civils qui, s’ils ne meurent pas sous les balles des sionistes, vivent dans le froid et la faim, ou errent sur le chemin du Sud à la recherche d’un exil qui les déracine encore plus et signe leur deuxième mort.

Ceux qui ont marché à Paris ont fait un choix et ont assumé un positionnement. Ils ont marché au moment où les hôpitaux de Ghaza étaient la cible de Tsahal et au moment où encore d’autres Palestiniens étaient assassinés par l’armée sioniste, que Paris a décidé de soutenir en ce triste dimanche de novembre. Une honte que les initiateurs de cette marche brandissent comme une victoire, avec leurs mains qui sont , elles aussi, éclaboussées du sang des enfants de Ghaza. En ce dimanche, beaucoup de politiques et de prétendus intellectuels ont perdu le peu d’honneur et d’humanisme qui leur restaient.

Par Abdelmadjid Blidi