EDITO

Une lutte nécessaire et salutaire pour le pays

Le feuilleton de l’achat du parrainage de candidats à l’élection présidentielle a franchi, hier, une nouvelle étape. Les placements en détention préventive ordonnées par la Justice créditent la thèse d’un réseau de corruption dont ont usé des candidats pour franchir la barre de la candidature à la candidature. Cela amène à croire que la prétention de diriger un grand pays comme l’Algérie a traversé des esprits loin d’être honnêtes. Bien que tous les individus mêlés à cette histoire de corruption et d’achat des consciences sont légalement innocents jusqu’à preuve du contraire par un tribunal de la République, il convient de se poser la question de savoir si cette pratique est le fait d’un petit groupe de personnes motivé par le gain facile ou y –a-t-il un but autrement plus profond. Il reste que ce coup de filet de la Justice est le premier du genre de par son ampleur.
Cependant, il convient de noter que la vox populi évoque régulièrement des achats de parrainages de citoyens ou d’élus et parfois les voix des électeurs devant les centres de vote. Les Algériens en parlent entre eux, sans jamais apporter une preuve tangible ou passer le pas de la dénonciation à la justice d’une pratique, sommes toutes banalisée, mais qui demeure très grave au plan judiciaire et surtout moral. On n’imagine pas qu’une personnalité publique puisse recourir à ce genre de pratiques pour arriver au pouvoir et dire son intention de lutter contre la corruption.
Il va de soi que cette séquence juridico-politique du moment attire l’attention de la société sur la dangerosité du phénomène et presse l’Etat d’en finir avec une passivité qui a tendance à devenir coupable au fur et à mesure que les voyous en cols blancs s’imposent comme une sorte de modèle à suivre. Il est clair que l’Etat avec toutes ses institutions, ainsi que la société, sont quelque part responsables pour la négligence dont ils ont fait montre à un certain moment. Aujourd’hui, le discours a changé. On ne peut pas laisser les choses en l’état dans un pays qui a vu plus d’un million et demi de martyrs donner leur vie. Cela, tout le monde en
Algérie en a conscience, mais l’on a l’impression qu’avant la volonté exprimée par le président de la République, personne n’osait dire les choses franchement telles qu’elles se présentaient.
La lutte contre la corruption doit être l’affaire de tous. Il faut absolument que la société et les structures de l’Etat fassent ce qu’il faut pour isoler la vermine qui ronge le corps social de l’Algérie. Nous sommes d’autant plus obligés d’agir vite, que le néocolonialisme qui nourrit et se nourrit de la corruption attend le bon moment pour intervenir.
Par Nabil.G

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