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Tranquille, festif et pas très coûteux

Le mois sacré de Ramadhan a débuté, une période qui semble à première vue en contradiction avec la surconsommation qui l’accompagne. C’est, quelque part, l’une des spécificités du mois du jeûne et de la gastronomie algérienne. Il y a bien entendu les arts et la culture qui donnent à cette période de l’année son charme particulier. Cette belle alchimie entre religion, consommation et culture apporte du sens dans le vécu des Algériens. Ces derniers apprécient visiblement ce mélange des genres qui confine à la personnalité profonde de l’Algérien. C’est dire donc, que le Ramadhan n’a rien d’anodin. Il continue directement au façonnement de la spécificité sociologique, en sens qu’il abat les murs entre les différentes catégories de la société.
Pour la religion qui prend toute sa dimension avec des mosquées pleines à l’heure des Taraouihs, les imams rappellent régulièrement les valeurs spirituelles de ce mois tout en observant les tendances boulimiques des Algériens durant cette période. Il est important de noter que, malgré la résonance des discours religieux relayés par les médias et les discussions informelles, ces messages tempèrent quelque peu le comportement des Algériens, mais ne l’annihilent pas. Ils se pressent dans les marchés avant l’adhan, préparent des tables d’Iftar plus que garnies et investissent massivement les mosquées, témoignant ainsi de leur dévotion spirituelle. Parallèlement, les soirées se prolongent souvent dans les cafés ou les salles de spectacles, où des concerts et récitals attirent un large public.
L’attitude des Algériens envers ce mois sacré mêle des éléments festifs et spirituels, tout en intégrant une forte dimension de consommation. En somme, ce mois est une occasion de réaffirmer la spiritualité, tout en lui conférant une dimension plus accessible sur le plan humain. Ainsi, la société répond à toutes les formes d’extrémisme et élève le Ramadhan à un niveau culturel enrichissant, créant des moments de plaisir pour les musulmans et une fascination positive pour ceux qui ne le sont pas.
Ainsi, le Ramadhan en Algérie se transforme en une expérience renouvelée d’art de vivre, offrant une leçon de tolérance et de solidarité. Malgré les tentatives d’extrémistes de dénaturer cet événement, les Algériens demeurent réceptifs aux discours religieux tout en faisant confiance à la sagesse de leurs ancêtres. Ce Ramadhan 2025, comme les précédents, s’inscrit donc dans la continuité de cette riche tradition, marquant un moment de partage et de convivialité, où la spiritualité et la culture se rejoignent harmonieusement pour créer une atmosphère unique. Il y a lieu d’ajouter un aspect déterminant pour cette année précisément, c’est le déploiement très visible de l’Etat pour veiller à ce que les spéculateurs n’en profitent pas. Un autre bon motif pour un Ramladhan, tranquille, festif et pas très coûteux.

Par Nabil.G

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