Oran Aujourd'hui

La spirale du relogement des mal-logés

Le directeur du Logement de la wilaya d’Oran a déclaré la semaine dernière que les habitants du bidonville de Ras El Ain «auront la part du lion» lors de la prochaine opération de relogement qui prévoit la distribution de plus de 4.000 logements sociaux. Très bonne nouvelle pour les occupants de ces habitations précaires et illicites qui attendent et revendiquent un toit décent depuis longtemps.
On sait que des «commissions spéciales» ont été mises en place par les autorités locales afin de finaliser et mettre à jour la liste des bénéficiaires, dans l’espoir d’éviter les contestations suite à d’éventuelles tricheries souvent constatées après chaque opération de relogement. Mais selon des observateurs avertis, cette énième opération de relogement au profit des occupants du Bidonville de Ras El Ain, sera loin de suffire à éradiquer définitivement le fléau des baraques illicites, notamment sur cette zone de Ras El Ain et des Planteurs encore en attente de lancement du fameux programme de restructuration et d’aménagement urbain annoncé il y a plus de quinze ans.
En parlant de «part du lion» accordée au recasement des habitants du bidonville de ras El Ain, un responsable local du secteur du logement admet implicitement que la lutte contre la prolifération des bidonvilles ne repose pas sur une quelconque programmation étudiée des interventions urbaines inscrites dans un plan de gestion du territoire local.
Il s’agit surtout et avant tout de consommer les crédits énormes affectés aux programmes de réalisation de logements et, en même temps de comptabiliser le meilleur record de démolition de bidonvilles sur le territoire de la wilaya. Et parfois, on oublie même que certains sites de bidonvilles enfin démolis, ont été dans un passé récent plusieurs fois évacués de leurs occupants relogés, souvent rasés, mais reconstitués sous le regard indifférent ou complice de certains élus en charge de la gestion communale.
Un peu à l’image de ce site, connu même par des responsables locaux sous l’appellation anonyme de «Cumo», mais qui est en réalité une ancienne résidence universitaire composée de chalets, abandonnés il y a près de trente ans par les autorités concernées. Une erreur et une ineptie qui aura « coûté » au total près de 6 000 logements de recasement affectés aux différentes vagues d’occupants illicites.

Par S.Benali

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