Oran

L’habitat à Aïn El Türck : le promotionnel avance, le social patine

La question de savoir ce que l’on veut faire de la commune d’Aïn El Türck, à savoir une cité dortoir ou préserver sa vocation de zone touristique, a longtemps cogité chez les différents responsables qui se sont succédé à sa gestion.

L’équation à deux paramètres, s’est avérée difficile à résoudre dans la mesure où, d’une part , il fallait répondre à une forte demande en logements sociaux, de l’autre, à mettre en place une dynamique économique touristique, par la promotion de l’habitat promotionnel en parallèle des infrastructures touristiques hôtelières.
La tendance, s’est finalement portée sur l’enchérissement de l’habitat promotionnel, qui s’est vu accorder toute la latitude des pouvoirs publics qui y ont vu, la voie idoine pour créer la valeur ajoutée foncière. Et c’était de bon augure, de l’avis de nombre d’observateurs, pour la valorisation de la région côtière. Sauf que pour ces mêmes observateurs, l’urgence de la résolution de l’habitat social, devait trouver sa part de réponse afin de freiner, jusqu’à éradiquer graduellement, la poussée de l’habitat précaire et illicite à l’origine de la naissance de points noirs et de bidonvilles.
La crise du logement et l’absence en nombre suffisant de programmes de logements sociaux dans la commune d’Aïn El Türck, ont été justement à l’origine de la création d’ilots considérables d’habitations illicites, dont les promoteurs sont difficilement relogeables. Aussi, la lenteur dans l’achèvement des rares programmes de logements sociaux inscrits et budgétisés depuis des années, a suscité cette propension du système «D», populairement connu de « fawdaoui », chez une grande partie de la population locale, qui consiste à réaliser illicitement sa baraque dans des espaces non autorisés, et jugé comme étant le seul moyen de mettre les pouvoirs publics devant le fait accompli et le seul moyen, d’être relogé, dans le cadre du plan national d’éradication de l’habitat précaire et des points noirs.
Certes, l’Etat a renforcé les mesures coercitives par la promulgation d’articles de loi qui sanctionneraient dorénavant tout contrevenant en matière de construction illicite, ceci n’empêchera pas pour autant les réseaux mafieux du foncier et les spéculateurs à faire preuve de plus d’imagination pour contourner la loi et maintenir en « vie », le « fawdaoui ».
Des projets de logements sociaux qui trainent plus d’une dizaine d’années pour leur réalisation, d’autres qui sont déprogrammés, cela ne fait qu’aiguiser la convoitise des spéculateurs qui tirent profit de la détresse des citoyens en l’attente d’un logement, pour leurs propres bénéfices. Aujourd’hui, l’habitat à Aïn El Türck, fonctionne à deux vitesses, d’une part, celui promotionnel avance à grands pas, de l’autre, celui social, patine…
Karim Bennacef

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