Oran Aujourd'hui

Oran en quête «d’identité sociale et urbaine» 

Il est vrai que depuis ces dernières années Oran connaît une certaine  dynamique de croissance urbaine et économique appréciable permettant de renforcer son statut de métropole régionale encore en chantier.
De grandes infrastructures ont été réalisées dans plusieurs domaines, du sport à la santé, en passant par le réseau routier, l’hôtellerie et la promotion immobilière.
Mais pour bon nombre d’experts en urbanisme et d’observateurs avertis, la capitale de l’ouest algérien reste encore pénalisée par l’absence flagrante d’un modèle de développement précis fixant les priorités et les objectifs d’une «métropolisation» tant recherchée.
Les effets d’annonce liés à de présumés plans de modernisation ont aujourd’hui connu leur limites et ne peuvent plus servir aux vieux discours populistes sur un avenir urbain de progrès et de prospérité.
A l’heure où des nations s’engagent dans la réalisation de «villes durables» et de «villes intelligentes, les gestionnaires de l’avenir de notre Cité restent encore embourbés dans les questions élémentaires d’entretien du cadre urbain, de collecte des ordures, d’organisation du transport urbain, de gestion des marchés couverts, d’éradication du commerce informel et de relogement des squatteurs du vieux bâti en ruine et des bidonvilles irréductibles.
 Durant ces dernières années, Oran a connu il est vrai une certaine effervescence en matière d’animation sportive, culturelle et même économique.
La ville a abrité de grandes manifestations internationales ou régionales.
Des salons, expositions et rencontres économiques s’y déroulent souvent, même si les intérêts et les motivations des acteurs organisateurs ne sont pas toujours conformes aux objectifs espérés.
Notamment dans certains domaines précis, comme la promotion du tourisme ou la modernisation de la Santé publique qui restent affectés par des contraintes internes de gestion et d’organisation.
Et à l’absence d’un modèle rigoureux de développement, conforme au cachet de la ville, à son histoire et à son identité urbaine et sociale, vient s’ajouter l’incapacité séculaire à maîtriser les fonctions élémentaires d’entretien, de protection et d’embellissement de l’environnement en milieu urbain.
Sans parler de l’anarchie qui règne en matière  d’architecture et d’urbanisme où  les instruments de base tels que les plans d’occupation des sols, quand ils existent, ne sont jamais respectés.
Quant à «l’identité sociale et urbaine de la ville», souvent évoquée par certains théoriciens ne voulant en réalité que défendre leur propre idéologie, Oran est toujours en quête d’un équilibre juste et stable et collectivement partagé.
Il se trouve que même la gestion des sites et monuments historiques reste pénalisée par des formes de laxisme et d’abandon ouvrant la porte à toutes les spéculations.
Par S.Benali

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