A quand l’interdiction de vendre le pain dans la rue ?
Dans les quartiers et grandes cités d’habitat, le mois de Ramadan 2023 est bel et bien installé sous le même désordre et la même anarchie urbaine dans l’organisation et la gestion des flux de commercialisation illicites des produits alimentaires.
Cette année encore, le pain reste l’otage de pratiques de spéculation permettant à des énergumènes de s’approvisionner en quantité auprès de certains boulangers et de proposer la baguette de pain à la revente dans des conditions d’hygiène désastreuses.
Transportées dans des motocyclettes ou des vieilles charrettes sales, les baguettes de pain sont déposées à même le sol dans de divers caissons de bois ou de carton, à la portée des milliers de mains de potentiels clients, souvent des passants qui n’hésitent pas à «palper» et «repalper» les baguettes de pain pour vérifier on ne sait quel consistance.
Des scènes qui ne choquent que quelques rares citoyens de passage venus découvrir ce marché illicite installé sur la rue longeant la mosquée des HLM. Beaucoup à Oran s’interrogent sur cette pratique devenue courante permettant à n’importe quel genre de magasin de produits alimentaires, parfois même un boucher, d’entreposer une grande corbeille de pain mis en vente sans aucune autorisation.
Du pain entreposé souvent devant la devanture des boutiques, à proximité des gaz d’échappement des véhicules en circulation ou à d’autres produits d’entretien mis en vente.
Ni le soleil, ni la poussière, ni les mouches et les microbes ne semblent déranger ou inquiéter outre mesure ces marchands de pain sur les trottoirs dans différents marchés de la ville.
Le tableau lamentable est bien visible aux différentes «entrées» de la «Rue de la Bastille» qui, cette année, bat des records de régression en matière d’hygiène et de désagréments.
«Pourquoi ne peut-on pas empêcher la vente du pain en dehors des boulangeries ? », demande un vieux retraité à son voisin de banc? Tout simplement lui répond l’observateur avisé, « parce que c’est le plus souvent des travailleurs-boulangers qui arrondissent leur revenu en fournissant «les bonnes baguettes de pain» à des revendeurs attitrés..»
Par S.Benali
